Qu’est-ce que l’aromathérapie ?
L’aromathérapie ou phytoaromathérapie est l’art de soulager par les huiles essentielles. C’est une “super-phytothérapie“.
La structure d’une huile essentielle est complexe et ne possède jamais une seule propriété mais bien plusieurs. Il existe dès lors, des possibilités de synergie et de potentialisation qui permettent une individualisation du conseil.
Bien que les hommes utilisent les huiles essentielles ainsi depuis des milliers d’années, le mot “aromathérapie” n’est apparu qu’en 1930, ce qui n’est pas si ancien !
Pour une utilisation des huiles essentielles dans le domaine de la beauté et du bien-être, on parle plutôt d’aromatologie.
Et lorsqu’on ne s’intéresse qu’à l’odeur de l’huile essentielle, toujours dans un objectif de bien-être et non de soin, on parle d’aromachologie ou d’olfactothérapie.
Qu’est ce qu’une huile essentielle ?
Une huile essentielle est la fraction odorante volatile extraite des végétaux. C’est le parfum concrétisé de la plante, un véritable concentré. Elle peut être extraite de différentes parties d’un végétal : les feuilles (comme l’eucalyptus), les fleurs (comme la camomille), l’écorce (comme la cannelle), le bois (comme le cèdre), le zeste (comme le citron), et bien d’autres encore : les graines, les baies, les fruits, le bulbe, …
Vous avez forcément déjà été en contact avec certaines huiles essentielles.
Par exemple, lorsque vous épluchez une orange ou une clémentine, ce qui sent fort et pique les yeux, c’est de l’huile essentielle ou plus précisément de l’essence !
Un peu d’histoire…
Certainement l’aromathérapie “artisanale” remonte à des dizaines d’années avant J-C.
En Asie, un alambic datant de 5 000 ans avant notre ère, indique que la Chine et l’Inde maîtrisaient déjà quelque peu les procédés d’extraction.
Les Egyptiens employaient des huiles essentielles pour embaumer leurs morts 4 000 ans avant J-C. Cèdre du Liban, Nard, Encens, Myrrhe, Cannelle, … que de noms associés au patrimoine culturel égyptien, et mentionnés tant dans les papyrus médicaux que dans les traditions d’hygiène quotidienne.
Les résines d’encens découvertes dans le tombeau de Toutankhamon, 3 250 ans après son inhumation, exhalaient encore leur parfum !
L’extraction des huiles essentielles par distillation à la vapeur d’eau naît à l’époque de la révolution industrielle.
Au début du XXème siècle, des chercheurs (Chamberland, Cadéac, Martindale) démontrent le pouvoir antiseptique des huiles essentielles.
Mais les véritables “pères” de l’aromathérapie sont Gattefossé puis Valnet et ses disciples. R.M. Gattefossé, pionnier de la parfumerie Modernes brûlant les mains lors d’une explosion dans son laboratoire, a le réflexe génial de plonger ses mains dans un récipient rempli d’huile essentielle de lavande. Soulagé instantanément, sa plaie guérit avec une rapidité déconcertante.
Aujourd’hui, des médecins (Valnet, Durrafourd, Lapraz, d’Hervincourt, Belaiche) et des chercheurs de haut niveau (P. Franchomme) , des pharmaciens (D. Baudoux) ont définitivement assis la réputation, l’efficacité et l’extraordinaire richesse des huiles essentielles.
A quoi ressemble-t-elle ?
Les huiles essentielles sont liquides. Elles sont huileuses mais, contrairement aux huiles végétales, elles ne sont pas grasses puisqu’elles s’évaporent. Si vous laissez un flacon ouvert, vous l’apprendrez vite à vos dépens !
Chaque huile essentielle est unique, possède son odeur et ses caractéristiques spécifiques. Certaines sont particulièrement épaisses (visqueuses), comme celle de myrrhe, d’autres très foncées.
En général, elles sont de couleur jaune, mais certaines se distinguent : les huiles essentielles de camomille allemande et de tanaisie sont bleues, celle de sarriette, rouge, la bergamote est d’un très joli vert pâle, l’inule, vert émeraude, … Une belle palette de couleurs !
Les huiles essentielles sont plus légères que l’eau et non miscibles (elles ne se mélangent pas à l’eau), ce qui permet de les séparer dans l’essencier de manière totalement naturelle. En revanche, elles se mélangent à l’alcool, à n’importe quel corps gras et à certains solvants.
Pourquoi y a-t-il des huiles essentielles dans les plantes ?
Les plantes survivent grâce à leurs huiles essentielles. Etant donné qu’elles ne peuvent se déplacer pour se mettre à l’abri, il leur fallait inventer un système de protection extrêmement efficace, antibiotique, antisolaire, etc… Ce sont elles, finalement, qui ont imaginé l’aromathérapie ! Les huiles essentielles leur servent à séduire les insectes pollinisateurs, à se protéger des brûlures solaires, des prédateurs et des maladies, et enfin à guérir (blessures, attaques diverses…).
Quel est le principe actif des huiles essentielles ?
Il y a plus de 200 substances actives différentes dans chaque huile essentielle ! Des alcools, des esters, des terpènes, des acétates, des cétones, des phénols, … C’est l’ensemble qui lui confère ses propriétés et non pas seulement tel principe actif. C’est aussi parce que les principes “dits” actifs sont entourés d’autres substances que notre organisme tolère les huiles essentielles.
Quelles sont les propriétés majeures des huiles essentielles ?
Elles sont extrêmement anti-infectieuses, antiseptiques et antivirales. Ce sont les seules alternatives aux antibiotiques, et elles ont largement fait la preuve de leur efficacité dans ce domaine.
Mais leurs aptitudes couvrent des domaines bien plus larges : elles sont antidouleurs, cicatrisantes, anti-hémorragiques, digestives, elles régulent l’immunité, les hormones, elles déstockent les graisses infiltrées ou renforcent les vaisseaux sanguins. A chaque huile essentielle son rôle et, pour la plupart, ses multiples activités !
L’utilisation à bon escient des huiles essentielles peut faire des merveilles et cela même dans des cas où d’autres thérapies ont échoué. A l’inverse, leur ingestion anarchique peut exposer à des incidents lourds de conséquences.
Quelles sont les techniques d’extraction ?
Nous avons vu plus haut que les huiles essentielles se trouvent dans les plantes. Il faut donc aller les chercher : les techniques d’extraction sont faciles à expliquer et de ce fait à comprendre mais bien moins à réaliser !
Voici des explications sur les 3 principales méthodes utilisées : la distillation, l’expression, l’extraction par solvant et l’enfleurage.
La distillation
La majorité des huiles essentielles sont obtenues par distillation par entraînement à la vapeur d’eau sous basse pression. La distillation est un procédé délicat qui consiste à faire traverser par de la vapeur d’eau une cuve remplie de plantes aromatiques.
A la sortie de la cuve et sous pression contrôlée, la vapeur d’eau ainsi lestée de ces huiles essentielles traverse un serpentin pour y refroidir. A la sortie, un essencier appelé parfois vase florentin recueille l’eau et l’huile essentielle. La différence de densité entre les deux liquides permet une séparation aisée de l’huile essentielle recueillie alors par débordement. On les récupère alors par décantation.
L’expression
Cet autre procédé réservé aux zestes des Citrus ( mandarine, orange, citron… ) consiste, comme son nom l’indique à presser la partie de la plante concernée pour en récupérer l’essence sur une éponge naturelle que l’on presse ensuite pour en recueillir l’huile essentielle.
C’est exactement ce que vous faites lorsque vous pressez entre vos doigts une épluchure de clémentine ou d’orange : l’huile essentielle pique les yeux. Les huiles essentielles obtenues par pression ou expression d’écorces d’agrumes sont plutôt appelées essences. ( Essences de citron, orange ou mandarine ).
L’extraction par solvant
Cela consiste à dissoudre les essences dans un solvant volatile et non dans l’eau. Le résultat s’appelle l’absolue, presque similaire à l’huile essentielle. On l’utilise en parfumerie mais pas en thérapeutique.
Précaution d’emploi des huiles essentielles
- Par précaution et excès de prudence, les 3 premiers mois de toute grossesse interdisent l’emploi des huiles essentielles.
- Après massage ou application cutanée, il convient de toujours se laver les mains.
- Ne jamais injecter d’huiles essentielles.
- Utiliser des huiles essentielles de haute qualité ( 100% pures et naturelles )
- Ne pas laisser les flacons à la portée des enfants
- Les personnes allergiques devront prendre la précaution préliminaire d’un test allergique aux huiles essentielles. Il est aussi possible de mettre une goutte dans le pli du coude et observer s’il y a une réaction cutanée quelconque.
- Les yeux, le nez, le conduit auditif, les zones ano-génitales ne peuvent jamais être l’objet d’application d’huiles essentielles pures.
- En cas d’absorption ou d’instillation accidentelle, ingérer ou appliquer une huile grasse pour diluer l’huile essentielle ( olive, tournesol… ) puis adressez vous au centre antipoison.
- L’huile essentielle de menthe poivrée ne s’applique jamais sur une surface étendue en raison de la réaction glacée qu’elle provoque. Cette même huile essentielle sera strictement contre indiquée pour les femmes enceintes et allaitantes ainsi que pour les nourrissons de moins de 30 mois.
Conservation des huiles essentielles
- Le flacon sera conservé à une température variant de 5°C à 35°C.
- Le flacon sera soit en verre coloré soit en aluminium.
- Le flacon sera toujours bien scellé par un bouchon étanche afin d’éviter l’évaporation.
Dans ces conditions, les huiles essentielles pures et naturelles se conservent pendant au moins 5 ans. Les essences de Citrus se conservent un peu moins bien : 3 ans.