Toxoplasmose
Toxoplasmose

Toxoplasmose

Définition de la toxoplasmose

La toxoplasmose est une maladie due à un parasite très répandu, Toxoplasma gondii. On estime qu’environ 45% des adultes ont déjà été contaminés en France, le plus souvent sans le savoir. Au Canada et en Amérique du Nord, où les gens consomment moins de viande crue, la prévalence est un peu plus faible. Après contamination, les personnes restent immunisées toute leur vie.

La maladie est bénigne et n’entraîne aucun symptôme dans la majorité des cas. Les conséquences de la toxoplasmose peuvent toutefois être dramatiques chez les personnes immunodéprimées ou en cas de grossesse, puisque le parasite peut causer des lésions irréversibles dans le cerveau du foetus, entre autres malformations.

Si elle est contractée en fin de grossesse, la maladie peut aussi atteindre le foetus qui naîtra avec une toxoplasmose congénitale (environ un enfant sur 3000).

La toxoplasmose peut être transmise par les excréments de chat (en changeant la litière, par exemple), puisque le chat est un « hôte » du parasite. Il se contamine en consommant de la chair animale (souris, oiseaux) parasitée.

L’ingestion de viande contaminée crue ou mal cuite, ou d’aliments mal lavés peut aussi suffire à transmettre le parasite à l’humain (consommation de crudités contaminées : 25 % des cas chez l’homme ; viande contaminée mal cuite : 75 % des cas).

Pourquoi faire une analyse de la toxoplasmose ?

A moins d’avoir des doutes face à certains symptômes, en particulier chez une personne fragile et immunodéprimée, le test de dépistage de la toxoplasmose n’est pas indiqué fréquemment. Il est en revanche effectué systématiquement chez la femme enceinte, dès que la grossesse est confirmée (du moins en France).

S’il s’avère que la femme a été immunisée par le passé, aucune précaution particulière ne sera nécessaire. En revanche, si on découvre qu’elle n’a jamais contracté la maladie, une surveillance mensuelle (par prise de sang) sera mise en place.

Si la toxoplasmose est contractée pendant la grossesse, elle n’entraînera aucun symptôme dans 90% des cas. Le seul moyen de savoir si le foetus court un risque est donc de dépister l’infection dans le sang, mensuellement. Un dernier contrôle est effectué deux à trois semaines après l’accouchement.

Comment se déroule une analyse de la toxoplasmose ?

L’infection à T. gondii pendant la grossesse peut être décelée par dépistage sanguin, par amniocentèse, ainsi que par la présence d’anomalies visibles à l’échographie.

Le dosage sanguin constitue le diagnostic de base : il s’effectue sur un prélèvement veineux, en général au pli du coude. Aucune préparation n’est nécessaire.

Cette sérologie toxoplasmique consiste à rechercher dans le sang la présence d’anticorps anti-toxoplasme (immunoglobulines G et M), signes qu’une infection récente a eu lieu.

Quels résultats peut-on attendre d’une analyse de la toxoplasmose ?

Selon le type d’anticorps anti-toxoplasme présents dans le sang, il est possible de dater (avec plus ou moins de précision) le moment de l’infection.

Lorsque l’analyse montre qu’une infection à T. gondii a été contractée par le passé, il n’y a pas lieu de s’inquiéter. En effet, l’immunisation est dès lors acquise pour la vie.

Si la sérologie est négative en début de grossesse, puis qu’elle devient positive lors d’un des suivis mensuels, c’est que l’infection est en cours (aiguë) ou très récente.

Il faut savoir que les risques d’atteinte du foetus augmentent à mesure que la grossesse avance, car le placenta est de plus en plus perméable. Cela étant, cette atteinte est d’autant plus grave qu’elle est précoce.

En début de grossesse, l’infection peut causer une fausse-couche, des malformations graves du crâne (hydrocéphalie, microcéphalie, calcifications intracrâniennes, retard psychomoteur important) ou des yeux (lésions oculaires aboutissant potentiellement à la cécité à l’âge adulte).

Si une infection survient pendant la grossesse, il est important de déterminer le moment auquel elle est survenue.

Un traitement (par antibiothérapie) sera administré, et une amniocentèse pourra être réalisée pour savoir si le foetus a été contaminé. Généralement, plusieurs échographies sont planifiées tout au long de la grossesse pour déceler d’éventuelles malformations foetales.

Si une femme n’a jamais contracté la maladie, elle devra respecter plusieurs règles hygiéno-diététiques au cours de sa grossesse pour limiter le risque de contamination :

  • manger de la viande bien cuite (ou congelée au préalable)
  • éviter les viandes marinées, salées ou fumées
  • éviter les coquillages et crustacés crus
  • bien rincer les fruits, légumes et herbes pour éliminer toute trace de terre
  • garder le plan de travail et les planches à découper très propres pour cuisiner
  • jardiner avec des gants, et bien se laver les mains avant chaque repas
  • s’il y a un chat à la maison, éviter de toucher la litière (ou le faire avec des gants) et tous les objets qui pourraient être contaminés par les excréments. Notez toutefois que les chats d’appartement qui ne vont pas à l’extérieur et sont nourris par des conserves ou des croquettes ne sont pas touchés par le parasite.