Syphilis
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Syphilis

Définition de la syphilis

La syphilis est une infection sexuellement transmissible causée par la bactérie Treponema pallidum. Elle reste assez rare (environ 500 cas en France en 2009), mais elle est en recrudescence partout dans les pays développés. Elle touche surtout des hommes homosexuels, dont près de la moitié sont séropositifs pour le VIH. Cela étant, la prévalence augmente dans toutes les populations. La bactérie est très contagieuse en cas de rapport sexuel non protégé.

Les manifestations de la maladie sont très variables selon les personnes, et il existe plusieurs phases distinctes : incubation, phases primaire, secondaire et tertiaire, entrecoupées de phases de latence.

On distingue ainsi :

  • la syphilis précoce (syphilis primaire, secondaire, latente précoce de moins de un an)
  • la syphilis tardive (syphilis tertiaire, qui survient en l’absence de traitement après plusieurs années, et latente de plus de un an)

Les symptômes sont variables et toutes les phases ne sont pas obligatoires.

Environ 3 semaines après la contamination, une petite plaie superficielle de 5 à 15 mm de diamètre appelée chancre apparaît sur le site d’infection (bouche, pénis, vagin ou anus). Le chancre n’est généralement pas douloureux et peut passer inaperçu, surtout s’il est à l’intérieur de la bouche, par exemple.

Des signes généraux sont possibles, dont fièvre, maux de tête, gonflement des ganglions, de la rate et du foie.

Si le patient n’est pas traité, le chancre disparaît mais la maladie peut évoluer vers des phases plus tardives.

La syphilis peut à long terme entraîner des complications graves (atteinte de la moelle épinière, des nerfs crâniens, atteintes oculaires).

Lorsque la maladie touche la femme enceinte, les complications pour le foetus et l’enfant à naître sont elles aussi potentiellement graves (surtout après 14 à 18 semaines de grossesse). De plus, il existe un risque important de transmission néonatale. Le taux de mortalité chez le foetus ou le nourrisson infecté atteint 40%.

Pourquoi dépister la syphilis ?

La syphilis peut entraîner des complications graves et il s’agit en France d’une maladie à déclaration obligatoire.

De plus, il existe un risque de transmission materno-foetale, donc le dépistage de la maladie est systématique chez la femme enceinte.

Comment se déroule un dépistage de la syphilis ?

Le diagnostic de la syphilis repose principalement sur des analyses sérologiques (prélèvement sanguin) qui visent à détecter des anticorps anti-tréponème (la bactérie en cause). Plusieurs méthodes sont utilisées, principalement :

  • la VDRL (Venereal Disease Research Laboratory), qui n’est pas spécifique du tréponème
  • la TPHA (Treponema pallidum Haemagglutination Assay), spécifique du tréponème
  • la FTA (Fluorescent Treponemal Assay), lui aussi spécifique du tréponème. Il est surtout utilisé pour le diagnostic chez le nouveau-né ou en présence d’un chancre en tout début de maladie, si les tests VDRL et TPHA sont négatifs.

On associe généralement le test spécifique (TPHA) et un test non spécifique (VDRL) pour confirmer le diagnostic de syphilis.

Ces deux tests peuvent toutefois être négatifs au tout début du chancre (7 premiers jours). Ils sont toujours fortement positifs au stade de syphilis secondaire.

Malheureusement, les analyses sérologiques ne sont pas toujours faciles à interpréter (possibilité de faux positifs) et ne permettent pas de différencier les différents sous types de Treponema pallidum (il existe d’autres « tréponématose » non vénériennes). Le diagnostic est toutefois clair lorsque plusieurs marqueurs (VDRL+ TPHA ou FTA) sont positifs à des taux élevés.

D’autres méthodes comme le microscope à fond noir ou l’immunofluorescence permettent quant à elles de mettre directement en évidence le tréponème au début de la maladie, après prélèvement sur le chancre.

Des tests visant à rechercher la présence d’autres infections sexuellement transmissibles comme le VIH ou l’hépatite C seront systématiquement réalisés.

Quels résultats peut-on attendre d’un dépistage de la syphilis ?

Lorsque le diagnostic de syphilis est suspecté (souvent même avant d’être confirmé), un traitement doit être mis en place.

Il repose en premier lieu sur des injections intramusculaires d’antibiotiques (pénicilline). D’autres antibiotiques seront administrés en cas d’allergie à la pénicilline.

Il faut s’assurer de l’efficacité du traitement par un examen clinique et biologique après 6, 12 et 24 mois.

Chez la femme enceinte, le suivi biologique et clinique est mensuel.