Premiers secours
1. Ecarter le danger
Sur le lieu de l’accident, la première chose à faire avant de se diriger vers la victime est d’inspecter les lieux afin de relever les sources potentielles de danger comme :
- Des fils électriques
- Des échappements de gaz
- Des morceaux de vitre
- Un début d’incendie
- Des produits chimiques
- La circulation de voitures
S’il n’y a aucune source de danger ou si le danger peut être écarté sans risques pour vous ou pour la victime, vous pouvez passer à l’étape suivante à savoir, vérifier l’état de conscience de la victime. Si les dangers ne peuvent pas être écartés, il est impératif d’appeler immédiatement les secours et de ne pas s’approcher de la victime.
2. Vérifier l’état de conscience de la victime
Victime consciente :
Une victime consciente est en mesure de répondre aux questions qu’on lui pose. Elle n’a pas tendance à s’assoupir et peut suivre votre regard. Elle est lucide et elle peut dialoguer.
Victime semi-consciente :
Une victime semi-consciente n’est pas en mesure de répondre clairement ou correctement aux questions posées. Elle ne semble pas totalement éveillée et lucide. Elle donne l’impression qu’elle peut s’évanouir d’un moment à l’autre et elle peut également donner l’impression d’être sous l’influence de drogues ou d’alcool.
Victime inconsciente :
Une victime inconsciente ne répond pas et ne réagit pas aux paroles ou à la douleur. Voici quelques exemples de questions à poser à une victime afin d’évaluer son niveau de conscience :
- Que s’est-il passé ?
- Quel jour sommes-nous ?
- Quel est votre nom ?
- Quel âge avez-vous ?
- Où étiez-vous au moment de l’accident ?
- Où habitez-vous ?
Si la victime est inconsciente, appelez rapidement les secours et assurez-vous que ses voies respiratoires sont bien dégagées. Penchez la tête de la victime vers l’arrière, une main sur le front et deux doigts en dessous du menton. Pour vérifier la respiration d’une victime inconsciente, approchez votre joue de la bouche de la victime en regardant vers sa poitrine (sentez son souffle, écoutez sa respiration et regardez le mouvement de sa poitrine). Si la victime est inconsciente et qu’elle ne respire pas, commencez tout de suite le massage cardiaque.
L’évanouissement
La cause de l’évanouissement est une diminution soudaine du flux sanguin vers le cerveau qui entraîne une perte de conscience. Il peut être lié à un exercice intense, une chaleur étouffante, un problème médical, etc. Il se caractérise par une perte de conscience d’une durée inférieure à une minute.
Comment réagir ?
- Si vous sentez qu’une personne va s’évanouir, il faut tenter d’écarter les objets qui peuvent la blesser et la soutenir afin qu’elle ne se blesse pas durant sa chute
- Appelez les secours
- Identifiez la cause de l’évanouissement
3. Que faire en cas d’hémorragie ?
Une hémorragie est une perte de sang importante qui ne s’arrête pas ou qui diminue difficilement.
Les signes de l’hémorragie
- Perte importante de sang
- Douleur
- Angoisse et anxiété
- Etat de choc
Quels sont les gestes à avoir ?
- Appelez les secours
- Demandez à la victime si elle est hémophile (=maladie caractérisée par l’incapacité du sang à coaguler). Si sa réponse est positive, l’appel des secours est vital
- Appliquez un bandage stérile sur la blessure
- Exercez une pression directe sur la blessure
- Rassurez la victime en état de choc
Précautions à prendre
- Portez des gants
- Si vous n’avez pas de gants, demandez à la victime d’exercer elle-même une pression sur la blessure
A noter
Si une hémorragie est veineuse : le sang (rouge foncé) provient des veines et le saignement est plus facile à arrêter.
Si une hémorragie est artérielle : le sang (rouge clair) provient des artères, le saignement est difficile à arrêter et il arrive par giclements.
4. Que faire en cas de crise cardiaque et angine de poitrine ?
Qu’est-ce-que c’est ?
La crise cardiaque survient lorsqu’un vaisseau de sang ou une artère qui transporte le sang vers le cœur est bloqué par un caillot de sang. L’angine de poitrine se produit si le cœur ne reçoit pas une quantité suffisante de sang et d’oxygène. Elle est causée par une mauvaise circulation du sang vers le cœur.
Symptômes d’un malaise cardiaque
- Difficulté à respirer
- Essoufflement
- Visage rouge et peau moite
- Transpiration
- Douleur ou sensation de pression au niveau de la poitrine
- La douleur peut se faire ressentir dans le cou, la mâchoire, l’épaule ou le bras gauche
- La victime a souvent une impression d’indigestion
- Nausées ou vomissements
- Faiblesse et étourdissement
- Etat de choc
Comment réagir ?
- Appelez les secours
- Desserrez les vêtements et asseyez la victime dans une position confortable
- Demandez à la victime si elle a des antécédents médicaux ou s’il y a des problèmes cardiaques dans l’historique médical de sa famille
- Demandez à la victime si elle a des médicaments (nitroglycérine) contre les problèmes cardiaques. Demandez également à la victime si elle a pris du Viagra dans les 48 dernières heures. Si la réponse est positive, n’aidez pas la victime à prendre ses médicaments qui sont incompatibles avec le Viagra. Si la réponse est négative, aidez la victime à les prendre
- Si la victime n’a pas de médicaments, demandez-lui si elle a de l’aspirine (acide acétylsalicylique) et conseillez-lui d’en croquer. L’aspirine désépaissit le sang
5. Que faire en cas d’étouffement : les gestes qui sauvent !
L’étouffement survient lorsque les voies respiratoires sont obstruées. Les principales causes d’obstruction sont :
- Les aliments
- Les objets
- La langue chez les victimes inconscientes
- Le sang (blessures à la tête)
- Les vomissements
- Les allergies
- Les prothèses dentaires
Il y a deux sortes d’obstructions :
- Complète : l’air ne peut pas du tout circuler.
- Partielle : l’air circule, mais en très petite quantité.
La toux est ce qui indique le mieux si l’air circule encore : si la victime peut tousser, c’est que l’obstruction n’est pas complète. Il est important de toujours encourager la victime à tousser afin d’essayer en même temps de faire ressortir la cause de l’obstruction.
Signes de l’étouffement
Si l’obstruction est complète :
- La victime est dans l’incapacité de parler ou de pleurer
- Elle ne produit aucun son de respiration
- Elle a la peau rouge
- Elle a les lèvres et les gencives bleues
- Elle a un regard paniqué
- Elle porte ses mains à sa gorge : c’est le signe universel d’étouffement
Si l’obstruction est partielle :
La victime peut tousser, parler un peu ou pleurer ;
Elle est paniquée et elle porte ses mains à sa gorge ;
Elle a la peau rouge.
Comment réagir ?
Pour un adulte ou un enfant conscient :
La communication et le calme sont essentiels : il faut se présenter rapidement à la victime, la rassurer et l’encourager à tousser.
Votre intervention est nécessaire seulement si la victime n’est plus en mesure de tousser.
Regardez si la victime a un objet visible dans sa gorge. Si l’objet est visible, retirez-le en formant un crochet avec votre petit doigt et en faisant glisser l’objet.
Entourez la victime de votre bras au niveau de sa poitrine. Faites-la pencher en avant vers le sol. Donnez-lui des tapes rapides dans le dos, vers le haut (vers la nuque) entre les omoplates. Si la méthode ne fonctionne pas, essayez la poussée abdominale
Poussées abdominales :
- Placez-vous derrière la victime, entourez-la de vos bras et placez une jambe entre ses jambes (de manière à ce que si elle tombe inconsciente, votre genou puisse la retenir afin d’éviter les blessures potentielles provoquées par la chute)
- Avec vos index, cherchez les os du bassin, de chaque côté du ventre. Rejoignez les pouces ensemble (environ au-dessus du nombril de la victime)
- A l’endroit de la rencontre de vos pouces, entourez votre pouce droit du reste de vos doigts de la même main (de manière à ce que le pouce presse le ventre de la victime) et placez votre main gauche sur votre main droite ;
- Les poussées doivent être rapides, fortes et dirigées vers le haut du ventre de la victime. Chaque poussée doit être distincte.
- Continuez les poussées jusqu’à ce que les voies respiratoires soient dégagées
- Les poussées abdominales risquent de causer des blessures internes. Si l’objet ressort, ramassez-le avec des gants, mettez-le dans un sac en plastique et conseillez à la victime de se rendre à l’hôpital avec le morceau pour un examen complet
Poussées thoraciques :
Si la victime est enceinte ou obèse, les poussées abdominales sont impossibles. Il faut alors faire des poussées thoraciques.
- Positionnez-vous de la même manière que pour les poussées abdominales ;
- Placez vos mains sur le sternum de la victime (au centre de la poitrine). La position de vos mains doit être la même que pour les poussées abdominales ;
- Donnez des coups secs et puissants vers vous (à l’horizontale et non vers le haut).
Désobstruction des voies respiratoires chez le bébé
- Regardez dans sa bouche afin de voir si l’objet s’y trouve
- Placez le bébé sur le ventre, sur votre bras gauche (en soutenant sa tête dans votre main gauche : faites attention de ne pas bloquer sa bouche)
- Donnez-lui 5 tapes dans le dos (en poussant vers le haut)
- Tournez-le sur le dos, sur votre bras droit
- Donnez-lui 5 poussées thoraciques à deux doigts
- Continuez jusqu’au dégagement de ses voies respiratoires ou jusqu’à ce qu’il tombe inconscient
Désobstruction des voies respiratoires chez l’adulte ou l’enfant inconscient
- Appelez les secours
- Donnez 30 compressions au centre de la poitrine
- Ouvrez la bouche de la victime afin de vérifier la présence d’un corps étranger. Enlevez-le si vous le voyez
Donnez une insufflation :
- Si l’air passe : donnez-en une deuxième
- Si l’air ne passe pas : abaissez le menton avant de le remonter pour ouvrir les voies respiratoires. Réessayez
- Donnez 30 compressions
- Recommencez les étapes 3 à 5 jusqu’à ce que le morceau sorte, qu’il y ait un changement dans l’état de conscience de la victime ou que les secours arrivent.
6. Que faire en cas de morsure ?
Les animaux ou les insectes peuvent véhiculer par une morsure, des maladies ou des poisons. Tout traumatisme qui transperce la peau peut être dangereux et peut nécessiter des soins hospitaliers.
Morsures d’animaux
Signes d’une morsure
- Douleur à l’endroit de la blessure
- Saignement
- Problèmes respiratoires
- Choc anaphylactique
- Etat de choc
Quoi faire ?
- Regardez si la peau a été perforée par la morsure. Si c’est le cas, appelez les secours ou demandez l’aide d’un médecin le plus rapidement possible
- Ne nettoyez pas tout de suite le sang : le saignement permet de minimiser le risque de transmission des maladies
- Lavez la blessure et désinfectez-la
- Apaisez la victime en cas d’état de choc
Morsures de serpents
Symptômes des morsures de serpents :
- La peau est percée à deux endroits rapprochés (les serpents ont deux grands crochets par lesquelles s’écoule le venin)
- La victime a une douleur et une sensation de brûlure localisées
- Enflure de la zone touchée
- Décoloration de la peau à l’endroit de la morsure
- Une mousse blanche peut s’écouler de la bouche de la victime
- Sueurs, faiblesse, nausées
- Altération du niveau de conscience
- Etat de choc
Que faire :
- Appelez les secours
- Placez la victime en position semi-assise
- Aidez-la à garder la zone mordue sous le niveau du cœur pour diminuer la propagation du venin et mobilisez son membre
- Rincez la morsure avec de l’eau et du savon
- Apaisez la victime en cas d’état de choc
Il nous semble important que les naturopathes et les professionnels du bien-être connaissent les gestes qui sauvent !