Définition de l'analyse du taux d'antigène spécifique de la prostate dans le sang
Le PSA ou APS (pour Antigène Spécifique de la Prostate, en français) est une molécule sécrétée par la prostate chez les hommes, qui joue un rôle dans la liquéfaction du sperme après l’éjaculation.
Lorsque la concentration de PSA dans le sang est plus élevée que la normale, cela peut indiquer la présence d’un cancer de la prostate. En effet, son taux est proportionnel à la taille de la prostate et à l’activité de la prostate (donc la multiplication cellulaire).
Le PSA est donc utilisé comme « marqueur tumoral », lors de toutes les étapes de la prise en charge du cancer de prostate, et parfois pour son dépistage (bien qu’il ne constitue pas un marqueur diagnostique fiable).
Rappelons que le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme, devant le cancer du poumon et le cancer colorectal. Il arrive au troisième rang des causes de décès par cancer chez l'homme.
Pourquoi faire une analyse du taux de PSA ?
Le dosage du PSA dans le sang permet, en association avec le toucher rectal, de participer au dépistage des cancers de la prostate.
En cas de diagnostic d’un cancer de la prostate, le dosage du PSA est en outre utilisé à tous les stades de la maladie :
- dans l’évaluation de la réponse au traitement,
- lors du suivi,
- pour diagnostiquer une récidive.
Attention : le PSA n’est pas spécifique du cancer de prostate et son augmentation peut aussi être observée aussi dans d’autres troubles de la prostate, comme l’hypertrophie bénigne de la prostate, une inflammation ou une infection.
A propos du dépistage : le dosage systématique du PSA dans le sang à partir d’un certain âge pour dépister le cancer de la prostate fait l’objet d’une controverse scientifique. Comme la plupart des cancers de la prostate évoluent lentement et ne se révèleraient pas au cours de la vie des personnes, l’intérêt de ce dépistage a été plusieurs fois mis en cause. En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) considère désormais « que la mise en place d’un programme de dépistage du cancer de la prostate par le dosage du PSA sérique total n’est pas recommandée, que ce soit en population générale ou chez les hommes à haut risque ».
L’association française d’urologie recommande quant à elle un dépistage chez les hommes :
- de 45 à 54 ans : dépistage organisé pour les groupes à risque (antécédents familiaux, origine africaine ou antillaise)
- de 55 à 69 ans : dépistage organisé annuel si le PSA est supérieur à 1 ng/ml, tous les 3 ans si le PSA est inférieur à 1 ng/ ml
- de 70 à 75 ans : dépistage individuel proposé au patient associé à une information sur la maladie, ses traitements et leurs effets indésirables
- Après 75 ans, le dépistage n'est pas recommandé
En pratique, la prescription d’un dosage du PSA sérique reste très fréquente.
Quels résultats peut-on attendre d'une analyse du taux de PSA ?
La quantité de PSA dans le sang est dosée par une prise de sang, réalisée le plus souvent au pli du coude. Aucune préparation n’est requise.
On distingue deux formes principales de PSA : le PSA lié (à des protéines de transport) et le PSA libre. Le dosage évalue le PSA total, qui est la somme du PSA lié et du PSA libre.
Quels résultats peut-on attendre d’une analyse du taux de PSA ?
On considère habituellement que le taux est normal s’il est inférieur à 4 ng/ml (nanogrammes par millilitre). Cela étant, un taux élevé de PSA ne veut pas forcément dire que la personne est atteinte d'un cancer de la prostate D’autres affections peuvent faire augmenter le taux, tout comme la réalisation d’un toucher rectal, de biopsie de la prostate, mais aussi un rapport sexuel, etc. De plus, le taux de PSA augmente progressivement avec l'âge.
De façon plus détaillée, à titre indicatif, le taux de PSA est généralement :
- inférieur à 2,5 ng/ml avant 50 ans,
- inférieur à 3,5 ng/ml entre 50 et 60 ans,
- inférieur à 4,5 ng/ml entre 60 et 70 ans
- inférieur à 6,5 ng/ml entre 70 et 80 ans
En cas de résultat anormal (supérieur à 4 ng/mL mais surtout supérieur à 10 ou taux augmentant rapidement, de plus de 0,75 ng/ml/an), le médecin prescrira une série d’autres examens permettant de poser le diagnostic ou d’évaluer la situation. Notamment :
- le toucher rectal, qui permet de palper la taille de la prostate et de déceler une éventuelle croissance anormale
- des examens d’imagerie
- une biopsie de la prostate (par voie endorectale), surtout si le taux est supérieur à 10 ng/ml