
Sevrage tabagique
La tabac reste la cause de nombreux décès mais la dépendance tabagique rend souvent l’arrêt difficile. La France compte à peu près 15 millions de fumeurs. 66 000 décès par an sont dus au tabac. Chaque année, 750 000 personnes arrêtent de fumer au moins 1 an.
Mais pourquoi fumer est-il si dangereux ?
La fumée de tabac est un cocktail de produits toxiques.
Elle représente un aéro-contaminant presque parfait qui se compose d’une phase gazeuse et d’une phase formée de particules très fines, qui pénètrent dans les alvéoles pulmonaires et dans toute la circulation de notre corps.
Voici la composition d’une cigarette :
Elle contient 4 types de substances particulièrement nocives, dont les effets toxiques se conjuguent :
La Nicotine
Il faut savoir que chaque bouffée de cigarette contient une quantité suffisante de Nicotine pour tuer un rat auquel on l’aurait injectée et que 80% de la nicotine est retenue dans l’organisme qui inhale la fumée.
Ses effets principaux se manifestent sur le système nerveux (nausées, sueurs froides de la 1ère cigarette), mais surtout sur l’appareil circulatoire. Elle provoque une accélération du cœur de 15 à 20 pulsations par minute, une augmentation de la tension artérielle, de 1 à 2 mm de mercure. Elle est, ce qui est beaucoup plus grave, un facteur de rétrécissement des petites artères, à l’origine d’accidents vasculaires, cardiaques et cérébraux notamment.
La Nicotine entraîne en outre un spasme des petites bronches, responsable d’une gêne respiratoire, pouvant atteindre un niveau dramatique chez l’asthmatique.
C’est la nicotine, enfin, qui est responsable de la dépendance tabagique et de la toxicomanie qui en découle. Le fumeur privé de tabac ressent une impression de manque et, par accoutumance, devient tributaire des doses de plus en plus importantes.
Le monoxyde de carbone
L’oxyde de carbone est aussi très diffusible et passe directement dans le sang.
Ses effets sont comparables à ceux d’un poêle mal réglé ou d’une fuite de gaz.
Il se combine dans le sang à l’hémoglobine, pour former la carboxyhémo-globine. Il en résulte une diminution de l’apport d’ oxygène au sang et aux organes de notre corps, une sous-oxygénation, entraînant un risque d’accidents graves accru au cours de l’effort physique.
Les irritants bronchiques
Les irritants bronchiques comme l’acétone ou l’acide cyanhydrique provoquent une agression de tout l’arbre respiratoire:
- La gorge est rouge, tuméfiée, tapissée de sécrétions.
- Les cils vibratiles de la muqueuse respiratoire sont paralysés par une dose infime de fumée de tabac : une seule cigarette suffit à bloquer les cils vibratiles pendant 4 jours.
- Les cellules de défense de l’appareil respiratoire sont bloquées ou diminuées.
Il en résulte un encombrement des voies respiratoires et une diminution des défenses de l’appareil respiratoire contre l’infection et les autres polluants de l’atmosphère.
Les carbures polycycliques
Ces substances sont des substances cancérigènes qui ont particulièrement un redoutable facteur de cancérisation sur tout le trajet parcouru par la fumée de tabac : lèvres, langue, pharynx, larynx, bronches, et sur ses voies d’élimination : vessie.
La mortalité croît de façon régulière en fonction :
- du nombre de cigarettes fumées,
- du degré d’inhalation de la fumée,
- de l’âge auquel on a commencé à fumer : la nocivité est multipliée par deux avant 20 ans.
Toutes les substances nocives que les cigarettes renferment sont défavorables à la santé du fumeur mais également à celle de son entourage.
Quelles sont les pathologies augmentées par le tabac?
Toutes les parties du corps sont atteintes lorsque l’individu se met à fumer :
Quels bénéfices apporte l’arrêt du tabac ? Voici ci-dessous un calendrier des améliorations après l’arrêt:
- 8 heures : Le monoxyde de carbone est éliminé et l’oxygénation du sang revient à la normale. Les risques d’infarctus du myocarde commencent déjà à diminuer.
- 24 heures : Les risques d’AVC diminuent et les risques d’infections respiratoires, type bronchites et pneumonies, commence déjà à baisser. Vous avez meilleure haleine.
- 2 jours : La nicotine a été éliminé du sang.
- 1 semaine : La respiration s’améliore (moins de toux et d’expectorations, davantage de souffle).
- 2 semaines : Le goût et l’odorat reviennent. La peau s’éclaircit et reprend son élasticité.
- 3 mois: La fonction pulmonaire est augmentée de 5 à 10%.
- 1 an : Le risque de maladies du coeur (comme l’infarctus) est réduit de moitié.
- 5 ans : Les risques de cancer du poumon et de la sphère ORL (bouche, oesophage et vessie) sont réduits de 50% tout comme le risque d’attaque cérébrale.
- 10 ans: Le risque d’accident vasculaire cérébral (« attaque » cérébrale) rejoint le niveau de risque des non-fumeurs.
- Après 15 ans : Le risque d’infarctus est égal à celui des non-fumeurs.
Quelle est votre dépendance et quels peuvent être les traitements ?
Afin d’évaluer votre niveau de dépendance, vous pouvez remplir ce test appelé test de Fagerström. Ces quelques questions permettront d’en déduire votre dépendance et donc le traitement le plus adapté à mettre en place pour le sevrage.
Score de 3 à 4 > Faible dépendance à la nicotine
Score de 5 à 6 > Dépendance moyenne à la nicotine
Score de 7 à 10 > Forte à très forte dépendance à la nicotine
Ce score n’évalue pas la difficulté que vous rencontrerez dans votre démarche d’arrêt. Il permet à votre médecin ou votre pharmacien de guider la prescription des substituts nicotiniques ou autres et leurs dosages.
Des outils pour l’arrêt peuvent alors être proposés :
- Les substituts nicotiniques (patch, gomme, comprimé à sucer,sprays …),
- Le bupropion est un médicament de la famille des psychotropes qui ne peut être utilisé que sur prescription médicale en raison de ses contre-indications, effets indésirables et précautions d’emploi. Seul le médecin pourra juger de l’intérêt de ce médicament au cas par cas. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte et le fumeur de moins de 18 ans.
- La varénicline est un médicament qui agit sur les récepteurs présents au niveau du cerveau en reproduisant les effets de la nicotine (ce qui peut aider à réduire la sensation de manque). Elle est indiquée dans le sevrage tabagique chez l’adulte et ne peut être délivrée que sur prescription médicale en raison de ses contre-indications, effets indésirables et précautions d’emploi. Seul le médecin pourra juger de l’intérêt de ce médicament au cas par cas en raison de la dépendance du patient, des contre-indications éventuelles et des interactions médicamenteuses possibles. La varénicline ne doit pas être utilisée pendant la grossesse.
Le coup de pouce de l’Assurance maladie
L’Assurance Maladie accompagne l’arrêt du tabac. Elle rembourse, sur prescription, les traitements par substituts nicotiniques (patch, gomme, pastille, inhalateur…) à hauteur de 50 € par année civile et par bénéficiaire.
Pour les femmes enceintes, les jeunes de 20 à 30 ans, les bénéficiaires de la CMU complémentaire et les patients en ALD cancer, ce montant est de 150 €.
Voici une liste des substituts qui peuvent être pris en charge par l’Assurance maladie :
![]() |
Subtituts remboursables |